Les femmes au PérouUn pays où les conditions de vie des péruviens sont plutôt inquiétantes que sa soit au niveau économique que social.
Les mesures instaurées en faveur des femmes permettent de faire oublier certain aspects de choix politique : réduction des budgets de santé et d'éducation, une incapacité à mettre en œuvre des réformes sur le plan social destinées à réduire les grandes contradictions qui existent au sein de la population.
Un ministère de la promotion de la femme et du développement humain a été mis en place. Pourtant la discrimination et les actions « réalisés » par le gouvernement à l’égard des femmes et plus particulièrement les femmes autochtones, anéantissent sa raison d’exister.
Que dire de la loi autorisant la stérilisation des femmes comme moyen de planification familiale. Que dire de l'attitude de ceux qui ont utilisé cette loi pour faire pression sur les femmes autochtones ? Face à la pauvreté extrême de certaines d'entre elles, plusieurs fonctionnaires de la santé n'hésitent pas à jouer de cette loi pour obtenir les promotions et primes promises par le gouvernement, en assurant aux femmes, qui accepteraient de se faire stériliser, des produits alimentaires en compensation. C'est le seul moyen trouvé pour essayer d'éradiquer le fléau de la pauvreté, car, en effet, il est en partie responsable du taux très élevé de mortalité infantile et maternelle qui touche toutes les femmes autochtones en âge de procréer et surtout, les jeunes filles de 15 à 19 ans.
Mais la discrimination ne s'arrête pas là. Les lois réglementant la prostitution sont ambiguës dans le sens où l'on ne distingue pas réellement si elles protègent les droits des prostituées ou la santé des clients qui verraient, également, leur accès aux services sexuels facilité. Car l'exploitation sexuelle atteint un niveau inquiétant dans des zones déclarées en situation d'urgence : des adolescentes abandonnent très tôt le cycle scolaire et se retrouvent, souvent forcées par le contexte de misère dans lequel elles vivent, à alimenter le marché de la prostitution. Les cas de viols sont également fréquents au sein de cette même tranche d'âge et la justice a toujours affiché une faiblesse délibérée face à la dénonciation de cet acte de violence. Une loi votée en mai 1999 semble toutefois mettre un frein à l'impunité des auteurs d'agressions sexuelles. Ces derniers pourront êtres poursuivis devant la cour pour leurs actes à l'égard des femmes. De plus, le texte de loi prévoit que le coût de la procédure judiciaire sera pris en charge par les tribunaux.
S'il faut accueillir avec satisfaction cette mesure importante en faveur des femmes péruviennes, il ne faut pas oublier le chemin encore énorme qu'il reste à parcourir en matière d'information, d'éducation et d'emploi, où beaucoup de femmes restent victimes d'une forme d'esclavage en tant que domestiques, non rémunérées et exploitées. Le Pérou entre les actes terroristes perpétrés contre le pouvoir en place, la politique incohérente, rappelons-le, menée par le gouvernement en matière de vie sociale et économique, en matière de droits humains également qui sont bafoués en permanence par des actes de torture, des manœuvres d'intimidation et de menaces de mort à l'égard des militants d'opinions diverses exprimées en faveur des droits multiples qui leur resteraient à acquérir...
Voici quelques chiffres :* Une étude affirme que 13% des femmes employées comme domestiques à Cuzco, ne sont pas payées.
* La pauvreté touche 44% des péruviennes, dont 18% d'entre elles atteignent le seuil d'extrême pauvreté.
* 13 à 15% des femmes âgées de 15 à 19 ans ont déjà au moins un enfant.
* En 1997, la police nationale a enregistré près de 24 600 plaintes pour violence perpétrée contre les femmes.
* En 1996, dans la capitale péruvienne Lima, plus de 6 300 cas de violence domestique ont été signalés.
* Plus de 130 000 femmes ont été stérilisées, encouragées ou forcées.
* Peine de mort abolie sauf pour crimes exceptionnels.
Fragment d’un article réalisé par Thierry en 2000.
Caro